Pendant ses études en développement international à l’université Dalhousie, elle a postulé pour un échange à l’université de Nairobi, retrouvant ainsi le chemin du Kenya et de l’orphelinat.
« Je suis une professionnelle qui tient ses promesses. Je leur ai dit que je reviendrais, alors je suis revenue », a-t-elle affirmé.
Les enfants lui faisaient désormais suffisamment confiance pour lui demander de l’aide, et une phrase dite par un des enfants a changé toute sa vie : « Lex, sors-moi de cet enfer ». Elle a alors réalisé qu’une institution censée protéger les enfants les maltraitait en réalité de la manière la plus inhumaine qui soit.
« Il a fallu quatre ans d’enquête avant que l’orphelinat ne soit finalement fermé et que les enfants ne soient renvoyés chez eux — oui, ils avaient un foyer », a-t-elle ajouté.
« Ils ont été attirés dans l’orphelinat avec la promesse d’une éducation qu’ils savaient ne pas pouvoir se permettre. C’est ce qui m’a amenée à consacrer ma vie à la création et à la direction d’une organisation à but non lucratif. Cette expérience a conduit à la création de Heshima, qui, à l’origine, avait pour objectif de prévenir la maltraitance des enfants en leur donnant accès à l’éducation. »
À seulement 19 ans, madame Beattie étudiait à temps plein et cumulait deux emplois pour pouvoir payer les frais de scolarité des enfants au Kenya.
« Au début, je ne disposais que de mon propre argent et d’une volonté à toute épreuve », explique-t-elle. « Je ne connaissais personne qui travaillait dans le secteur à but non lucratif, j’ai donc dû partir de zéro et me débrouiller seule. Je suis la fille de ma mère, qui a d’ailleurs été notre première mécène. J’avais donc beaucoup d’énergie, de détermination et d’ingéniosité, et c’est honnêtement tout ce que j’avais quand j’ai commencé. »
Au fil des ans, madame Beattie a développé son organisme et compte désormais quatre employés. Elle passe trois à six mois par an au Kenya. Elle a appris le swahili en autodidacte, une langue qu’elle maîtrise désormais, et elle est également traductrice pour les nouveaux arrivants canadiens parlant le swahili. L’organisme à but non lucratif porte le nom de Heshima, qui signifie « respect » en swahili.
« C’est drôle, car mon titre est fondatrice, mais je dis toujours que c’est Heshima qui m’a trouvée. Cela n’a jamais fait partie de mes projets, mais aujourd’hui, c’est toute ma vie. »
À l’avenir, madame Beattie espère étendre son champ d’action afin d’offrir davantage de bourses et de créer des opportunités de bénévolat pour les étudiants qui souhaiteraient suivre ses traces.
« Je suis très enthousiaste à l’idée de notre croissance et des personnes que nous n’avons pas encore aidées », a-t-elle conclu.
Le conseil de madame Beattie aux étudiants actuels et aux jeunes diplômés : « La première étape consiste à trouver un mentor qui a déjà accompli ce que vous espérez faire, puis à aligner votre esprit sur l’objectif que vous souhaitez atteindre. Visualisez où vous voulez être et adoptez l’état d’esprit d’un leader. Ce n’est jamais facile, mais cela en vaut toujours la peine. »