Lexis Beattie (programme d’enseignement des sciences humaines, 2008) est la fondatrice et PDG d’une organisation à but non lucratif qui vise à éduquer, autonomiser et former les enfants à devenir des leaders en offrant des bourses d’études au Kenya à ceux qui, sans cela, n’auraient pas accès à l’éducation.

L’organisation I am Heshima a aidé 1 345 élèves à aller l’école au cours des 15 dernières années, en leur offrant des bourses et un soutien scolaire de la maternelle à l’université.

« Ce qui est vraiment important pour nous, c’est qu’une bourse d’études avec Heshima permette à l’enfant de s’épanouir pleinement. Une bourse comprend tous les frais de scolarité et les fournitures scolaires, des services de soutien à la santé mentale, un soutien scolaire et un accompagnement professionnel et personnel. Les enfants Heshima sont les premiers de leur famille à obtenir un diplôme. Notre objectif est de développer le sens de l’initiative chez les enfants Heshima », a déclaré madame Beattie.

Madame Beattie s’est rendue pour la première fois au Kenya dans le cadre d’un voyage bénévole. Elle y allait pour enseigner l’anglais dans un orphelinat pendant trois mois, entre son temps au Collège Champlain Saint-Lambert et son entrée à l’université Dalhousie à Halifax.

« J’ai pris conscience de tout le travail qu’il reste à accomplir dans le monde pour que tous les êtres humains puissent bénéficier des mêmes droits », a-t-elle dit. À la suite de ce premier voyage, madame Beattie s’est promis qu’elle reviendrait voir les enfants.

Pendant ses études en développement international à l’université Dalhousie, elle a postulé pour un échange à l’université de Nairobi, retrouvant ainsi le chemin du Kenya et de l’orphelinat.

« Je suis une professionnelle qui tient ses promesses. Je leur ai dit que je reviendrais, alors je suis revenue », a-t-elle affirmé.

Les enfants lui faisaient désormais suffisamment confiance pour lui demander de l’aide, et une phrase dite par un des enfants a changé toute sa vie : « Lex, sors-moi de cet enfer ». Elle a alors réalisé qu’une institution censée protéger les enfants les maltraitait en réalité de la manière la plus inhumaine qui soit.

« Il a fallu quatre ans d’enquête avant que l’orphelinat ne soit finalement fermé et que les enfants ne soient renvoyés chez eux — oui, ils avaient un foyer », a-t-elle ajouté.

« Ils ont été attirés dans l’orphelinat avec la promesse d’une éducation qu’ils savaient ne pas pouvoir se permettre. C’est ce qui m’a amenée à consacrer ma vie à la création et à la direction d’une organisation à but non lucratif. Cette expérience a conduit à la création de Heshima, qui, à l’origine, avait pour objectif de prévenir la maltraitance des enfants en leur donnant accès à l’éducation. »

À seulement 19 ans, madame Beattie étudiait à temps plein et cumulait deux emplois pour pouvoir payer les frais de scolarité des enfants au Kenya.

« Au début, je ne disposais que de mon propre argent et d’une volonté à toute épreuve », explique-t-elle. « Je ne connaissais personne qui travaillait dans le secteur à but non lucratif, j’ai donc dû partir de zéro et me débrouiller seule. Je suis la fille de ma mère, qui a d’ailleurs été notre première mécène. J’avais donc beaucoup d’énergie, de détermination et d’ingéniosité, et c’est honnêtement tout ce que j’avais quand j’ai commencé. »

Au fil des ans, madame Beattie a développé son organisme et compte désormais quatre employés. Elle passe trois à six mois par an au Kenya. Elle a appris le swahili en autodidacte, une langue qu’elle maîtrise désormais, et elle est également traductrice pour les nouveaux arrivants canadiens parlant le swahili. L’organisme à but non lucratif porte le nom de Heshima, qui signifie « respect » en swahili.

« C’est drôle, car mon titre est fondatrice, mais je dis toujours que c’est Heshima qui m’a trouvée. Cela n’a jamais fait partie de mes projets, mais aujourd’hui, c’est toute ma vie. »

À l’avenir, madame Beattie espère étendre son champ d’action afin d’offrir davantage de bourses et de créer des opportunités de bénévolat pour les étudiants qui souhaiteraient suivre ses traces.

« Je suis très enthousiaste à l’idée de notre croissance et des personnes que nous n’avons pas encore aidées », a-t-elle conclu.

Le conseil de madame Beattie aux étudiants actuels et aux jeunes diplômés : « La première étape consiste à trouver un mentor qui a déjà accompli ce que vous espérez faire, puis à aligner votre esprit sur l’objectif que vous souhaitez atteindre. Visualisez où vous voulez être et adoptez l’état d’esprit d’un leader. Ce n’est jamais facile, mais cela en vaut toujours la peine. »