Sophie Gadoury (Sciences humaines, profil éducation, 2004) est la fondatrice de nimble bubble, une startup EdTech visant à changer la façon dont les dirigeants et les membres d’une équipe donnent de la rétroaction sur le lieu de travail.

Ancienne joueuse et coach de volley-ball, madame Gadoury a été impressionnée par la façon dont les entraîneurs pouvaient créer un environnement optimal pour leurs athlètes et leur donner de la rétroaction constructive afin d’améliorer leurs performances. Puisqu’elle avait été témoin du succès de cette méthode en tant que joueuse et coach, elle s’est demandé pourquoi cette approche de la rétroaction ne pouvait pas être mise en œuvre avec succès dans un environnement de bureau.

Lorsqu’elle était étudiante au Collège Champlain Saint-Lambert, elle jouait dans l’équipe de volley-ball des Cavaliers et entraînait les élèves de l’école secondaire située de l’autre côté de la rue, le Collège Durocher.

« J’avais déjà commencé à entraîner et cela me passionnait », se souvient-elle. « Cela m’a permis de découvrir tout le potentiel de la relation entraîneur-athlète, car je faisais les deux en même temps. »

Madame Gadoury a indiqué qu’elle avait choisi d’étudier au Collège Champlain pour améliorer ses compétences en anglais et a ajouté que le fait de jouer dans une équipe avec des camarades bilingues était une excellente occasion de s’exercer. Grâce à son travail acharné, elle a pu être admise à l’Université McGill après le Cégep, où elle a obtenu un diplôme de premier cycle en éducation.

C’est à McGill qu’elle a décidé d’arrêter de jouer et de concentrer son énergie sur l’entraînement. Tout en complétant une maîtrise avec spécialisation en psychologie du sport à l’Université de Montréal, madame Gadoury travaillait déjà comme entraîneuse adjointe pour l’équipe féminine de volley-ball des Carabins.

Ce travail s’est avéré pertinent pour ses études, car sa recherche portait sur la science de la motivation et la relation entraîneur-joueur.

« J’ai eu la chance de pouvoir associer toutes mes passions, non seulement celle d’entraîner des joueurs de volley-ball, mais aussi celle de parler de la psychologie de la motivation et du leadership », a-t-elle déclaré.

Après avoir obtenu son diplôme de l’UdeM, madame Gadoury a commencé à travailler pour Volleyball Canada. Ce qui a débuté un stage de 3 à 6 mois s’est transformé en un poste de deux ans dans le domaine de l’entraînement et du développement d’équipes.

Lorsqu’une place s’est libérée au Comité olympique canadien à Montréal, elle a débuté les fonctions du poste de coordonnatrice logistique.

« Mon rêve d’enfant était d’aller aux Jeux olympiques. Mais cela faisait 24 ans que l’équipe canadienne de volley-ball ne s’était pas qualifiée. J’ai donc trouvé un autre moyen d’y arriver. »

Elle a pu assister aux Jeux olympiques de Sotchi en 2014 et à ceux de Rio en 2016 (les Jeux olympiques où l’équipe de volley-ball canadienne s’est enfin qualifiée !) en tant que membre du département des services aux équipes.

« Pendant mon enfance, je me souviens d’avoir vu les athlètes et les entraîneurs porter la tenue canadienne et représenter notre pays lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. La jour après que j’aie moi-même marché dans cette cérémonie à Sotchi, je me suis demandé ce que j’allais faire de ma vie à présent. J’ai toujours eu l’impression d’avoir une boussole qui me guidait, mais à ce moment-là, ce n’était plus le cas. J’ai eu l’impression de perdre quelque chose que j’avais toujours cherché à atteindre. Après cela, je me suis dit que j’avais besoin d’un nouveau rêve. »

Son nouveau rêve était Nimble Bubble, une startup qu’elle a développée avec le soutien du Centech Mtl, un centre d’innovation de classe mondiale, qui soutient les entreprises de haute technologie ayant un potentiel de croissance, de la conceptualisation à la commercialisation.

Après avoir travaillé quelques années dans le domaine des ressources humaines, madame Gadoury s’est rendu compte qu’il existait un besoin de formation et de soutien pour aider les dirigeants et les coéquipiers à apprendre à donner de la rétroaction.

« Je n’arrivais pas à croire à quel point le sport et le monde des affaires étaient différents en termes de feedback », a-t-elle déclaré. « La rétroaction n’existait nulle part sur le lieu de travail. Il est prouvé qu’elle est l’une des choses les plus difficiles, les plus stressantes à faire au travail, ce qui explique pourquoi de nombreuses personnes décident tout simplement de ne pas en donner. »

Son entreprise propose des formations en ligne, des stratégies et des informations sur la meilleure façon de donner une rétroaction sur le lieu de travail. Selon elle, comme toute compétence, il faut la développer et l’entraîner pour obtenir les meilleurs résultats.

« Je voulais apporter cette mentalité sportive au monde des affaires », a-t-elle déclaré.

Voici le conseil de Sophie Gadoury aux étudiants actuels et aux jeunes diplômés : « Il n’y a pas de mal à vivre l’expérience sans avoir toutes les réponses. Maintenant que je regarde ce que j’ai fait, je n’aurais pas pu relier les points entre eux et savoir où je finirais. J’ai simplement l’impression d’avoir suivi ce qui faisait sourire mon cœur. Pour moi, c’est ainsi que j’ai pu m’assurer que je suivrais toujours ma boussole. J’aurais pu ne dire à personne quelle serait ma trajectoire. Il n’y a pas de mal à dire « oui » sans avoir de plan précis. C’est normal de ne pas avoir toutes les réponses. »